À l’occasion des 80 ans de son Président, l’équipe de la CCFA a souhaité faire son interview. Une occasion de passer un beau moment d’émotions avec lui dans son bureau du Heumarkt 10 afin de vous faire partager une personnalité discrète et pudique et d’enquêter sur les clefs de son succès et les valeurs qui l’animent.
Portrait d’un industriel français, heureux en Autriche comme il le dit lui-même.
CCFA. : Parlez-nous du chemin que vous avez accompli dans votre vie. Comment êtes-vous parvenu à la tête de ce que l’on peut qualifier d’un empire de la chimie : avec Donau Chemie puis Kem One ?
AdK. : Le chemin commence lorsque l’on a un but dès le début de sa carrière. Le mien était de devenir ingénieur chimiste. Puis j’ai souhaité évoluer vers le business où j’ai eu la chance d’exercer des fonctions de Direction très indépendantes qui ont fait évoluer ma vision vers l’entreprenariat. Le tout, accompagné de beaucoup de chance, il faut le reconnaitre. Ainsi, en 1997 j’ai eu l’opportunité de racheter la Donau Chemie, filiale autrichienne de Rhône-Poulenc et du Creditanstalt en Management-Buy-Out. De même pour Kem One, en France en décembre 2013.
CCFA. : Justement parlons du groupe Kem One, placé alors en redressement judiciaire et que vous avez sauvé de la faillite. Comment y êtes-vous parvenu et qu’est-ce qui vous a poussé à vous lancer dans cette aventure ?
AdK. : La personne qui m’a poussé dans cette aventure est mon ami, le Sénateur Robert Denis del Picchia qui m’a dit : « Alain, tu as réussi en Autriche. Maintenant, il faut faire quelque chose en France ! ». Grâce aussi à l’expertise de personnes spécialisées en rachat d’entreprises qui m’ont conseillé et motivé dans ce projet pharaonique à 71 ans, j’ai franchi le pas. Le secret de la réussite est que mon action principale a été d’essayer d’appliquer en France le système du partenariat social autrichien et d’investir massivement dans l’outil industriel. Plus de 600 millions d’euro ont ainsi été investis en 7 ans. Enfin, le fait de connaitre la matière en tant que chimiste a naturellement facilité les choses. C’est maintenant une entreprise stable et parée pour l’avenir que j’ai revendue en fin d’année dernière avec des garanties pour la poursuite des investissements stratégiques et un résultat neten 2021 de 193 millions d’euro.
CCFA : Quelles sont selon vous les clés de votre succès ? Quels conseils donneriez-vous aux jeunes pour une carrière réussie ?
AdK. : Ce qui pour moi est évident est de toujours garder une éthique d’intégrité et de faire confiance aux collaborateurs. Il faut également toujours rester responsable en dernier recours bien qu’il soit aussi important de déléguer. Si cela ne marche pas, il ne faut pas dire : « ce n’est pas moi ! ». Il faut toujours avoir une vision de la fin. La fameuse notion de spirale ascendante du théoricien de management Stephen Covey est mon leitmotiv : « Apprendre, s’Engager, Faire & Recommencer ». Il faut aussi dire aux jeunes, et aux moins jeunes : « Keep it simple ! ». Enfin, mon entreprise est familiale, quatre de mes enfants et mon épouse Isabella travaillent dans le groupe, ce que j’apprécie particulièrement.
Alain de Krassny, côté privé :
Date et lieu de naissance : 1942 à Nice (Alpes-Maritimes)
Marié, 7 enfants, 2 petits-enfants.
Etudes : Ecole Nationale Supérieure de Chimie de Lille, Master of Science à l’université de Californie (Berkeley), MBA à l’INSEAD
Hobbys : voyager, lire, collectionner (trains miniatures)
Philosophie de vie : Priorité à la famille
Alain de Krassny est Commandeur dans l’ordre de la Légion d’Honneur
“Lernen, Mitmachen, Machen & Neuanfangen!”
Zum Anlass des 80. Geburtstags seines Präsidenten, hat das Team der CCFA ein Interview geführt. In einem berührendes Gespräch in seinem Büro am Heumarkt 10 hörten wir mehr über diesen zurückhaltenden Charakter, das Geheimnis seines Erfolgs und die Werte, die ihn antreiben. Das Portrait eines französischen Industriellen, der, wie er selbst sagt, in Österreich glücklich ist.
CCFA.: Erzählen Sie uns ein wenig von Ihrem Lebensweg. Wie haben Sie es an die Spitze dieses „Chemie-Imperiums“ aus Donau Chemie und schließlich Kem One, geschafft?
AdK.: Der Weg beginnt, sobald man ein Ziel vor Augen hat. Meines war es, Chemieingenieur zu werden. Danach wollte ich mich mehr in Richtung Business bewegen, wo ich die Möglichkeit hatte, verschiedene sehr selbstständige Management-Rollen auszuüben, die meinen Blick auf das Unternehmertum geformt haben. Es gehörte aber auch sehr viel Glück dazu, das muss man sagen. 1997 hatte ich die Gelegenheit, Donau-Chemie, eine österreichische Tochtergesellschaft von Rhône-Poulence und Creditanstalt durch ein Management-Buy-Out zurückzukaufen.
CCFA.: Sprechen wir doch noch ein wenig mehr von der Gruppe Kem One, die mitten in einem Insolvenzfahren war und die Sie vor dem Bankrott gerettet haben. Wie haben Sie das geschafft und was hat Sie dazu gebracht, sich auf dieses Abenteuer einzulassen?
AdK.: Die Person, die mich dazu gebracht hat, mich auf dieses Abenteuer einzulassen, war mein Freund, der Senator Robert Denis del Picchia, der mir gesagt hat: „Alain, du hast es in Österreich geschafft. Jetzt musst du etwas in Frankreich machen!“ Auch dank des Know-Hows von Experten in der Unternehmensübernahme, die mich beraten und zu diesem Mammutprojekt im Alter von 71 Jahren noch motiviert haben, habe ich den Sprung gewagt. Das Geheimnis meines Erfolgs ist, dass ich vor allem versucht habe, in Frankreich das österreichische Sozialpartnersystem einzuführen und dass ich massiv in Industrieanlagen investiert habe. So wurden in sieben Jahren mehr als 600 Millionen Euro investiert. Es hilft natürlich auch sehr, dass ich mich als Chemiker sehr gut in dem Gebiet auskenne. Jetzt ist das ein stabiles Unternehmen, das bereit für die Zukunft ist und das ich Ende letzten Jahres verkauft habe.
CCFA: Was ist laut Ihnen das Geheimnis ihres Erfolgs? Was würden sie jungen Leuten für eine erfolgreiche Karriere raten?
ADK.: Für mich ist es selbstverständlich, stets seine Integrität zu bewahren und immer auf seine Mitarbeitende zu vertrauen. Auch wenn es sehr wichtig ist, delegieren zu können, muss man aber im Ernstfall immer Verantwortung übernehmen können. Wenn das nicht funktioniert, kann man nicht einfach sagen: „Es war nicht meine Schuld!“ Man braucht immer ein Ziel vor Augen. Das berühmte Konzept der aufwärts gerichteten Spirale des Management-Theoretikers Stephen Covey ist mein Leitmotiv: „Lernen, Mitmachen, Machen & Neuanfangen“. Man muss den Jungen und den weniger Jungen auch eines mitgeben: „Keep it simple!“ Mein Unternehmen ist zum Beispiel eher ein Familienunternehmen; vier meiner Kinder und meine Frau Isabella arbeiten in der Gruppe, was ich sehr schätze.
Steckbrief Alain de Krassny
Geburtsdatum und -ort: 1942 in Nice (Alpes-Maritimes)
Verheiratet,7 Kinder, 2 Enkel
Ausbildung: Ecole Nationale Supérieure de Chimie de Lille, Master of Science an der University of California (Berkeley), MBA bei INSEAD
Hobbys : Reisen, Lesen, Sammeln (Miniaturzüge)
Lebensphilosophie: Die Familie geht vor
Alain de Krassny ist Commandeur in der Ehrenlegion